Le bocage

 FLEURS DES CHAMPS

de Carantilly

 En vous promenant le long des routes et des chemins, vous pourrez apercevoir de nombreuses fleurs sauvages.

La première dont j’avais envie de vous parler est : l’herbe à robert (ou géranium robertianum, moins facile à se rappeler !!!) , voici des photos prises sur nos chères routes de campagne….

Elle fleurit de mai à août, mesure de 25 à 50 cm de haut, dégage à la cassure ou au froissement une odeur désagréable…( j’ai vérifié)..Les feuilles ont une couleur vert tendre qui vire au rouge après la floraison. Le fruit forme un long bec dont les 5 parties se détachent à partir de la base pour s’enrouler en formant une sorte de lanterne. Cette disposition permet à la plante de projeter les graines, parfois au-delà de 1 m.

C’est une plante médicinale qui était utilisée pour soigner les hémorragies ou les maux de dents, son huile essentielle est antiseptique. Son nom est certainement dérivé du latin Ruber qui signifie rouge. De plus , elle était dédiée à Saint Ruppert.

Attention, nous demandons à tous les lapins de ne pas lire de qui va suivre. La carotte est une plante très commune de nos prairies, difficile de ne pas la croiser en se baladant. Et oui… en gambadant sur les bords de chemin par un beau jour d’été, vous verrez certainement une jolie Ombellifère blanche dotée d’une petite fleur pourpre en son centre (la coquette). C’est la carotte sauvage, gracieuse parente de notre carotte quotidienne. Celle qui fait le bonheur des ménagères et le désespoir des oculistes (on dit qu’elle améliore la vue). Il y en a partout…, même en bord de mer….de quoi rendre fou notre ami Bugs Bunny, le terminator de la carotte.

Celles dont je vais vous parler sont assez ressemblantes mais quand on s’y intéresse, elles sont finalement distinctes. Pratiquement présentes sur toutes les routes et les haies de mai à octobre.

La carotte sauvage (ou daucus carota L.) peut être confondue avec la cigüe, autre ombellifère qui elle, est toxique

Cette plante élevée d’aspect aérien de 20 cm à 1 m aux tiges striées, creuses.

Les fleurs sont blanches ou rosées avec des pétales inégaux et échancrés

A maturité les rayons de l’ombelle se contractent et l’inflorescence prend l’aspect d’un nid.

La carotte a une tige velue et hirsute, et une odeur agréable, caractéristique, alors que les cigües ont une tige glabre et une odeur désagréable ou peu marquée. Mais surtout, la carotte a très souvent, au milieu de l’inflorescence de fleurs blanches, une fleur rouge sombre à noire très caractéristique.

La racine de la carotte se consomme à peu près de la même manière que la carotte cultivée sauf qu’elle est plus fine et souple, néanmoins elle est généralement plus sucrée et plus parfumée. Ses fruits sont extrêmement aromatiques et forment un excellent condiment. Ils ont tout d’abord une odeur de térébentine marquée, qui évolue, vers un parfum de poire d’une finesse remarquable. Ils font merveille, entiers ou écrasés dans les desserts. Ils sont stimulants, digestifs et carminatifs.

Carminatif ? : c’est ce qui aide à expulser les gaz intestinaux . Intéressant !!!!

Médecine : sa carotène se transforme dans l’organisme en vitamine A utile à la vue

Enfin, sachez que la farine de carotte a été utilisée pour fabriquer du pain.

Photos de carotte sauvage :

La grande cigüe est une plante herbacée élevée, à tiges dressées, pouvant atteindre 1 à 2 m de hauteur. Les tiges sans poils mais couvertes d’une pruine bleuâtre sont tachetées de rouge-pourpre dans la partie inférieure.

La plante toute entière dégage une odeur désagréable rappelant l’urine de souris ou de chat surtout quand on la froisse.

Elle pousse dans les endroits frais, les haies, les friches, au bord des chemins et des cours d’eau.

Ses fruits sont violemment toxiques avec la conine.

De récentes recherches en Ontario (Canada) tendent à présenter la grande cigüe comme « la limousine » des médications anticancéreuses.

Elle était à la base du poison officiel des Athéniens et de la colonie phocéenne de Massilia (Marseille) pour exécuter les condamnés à mort.

 Cigüe aquatique

Et celle-ci, bien connue des amoureux, on l’effeuille pour connaître la hauteur de la passion pour vous de l’être aimé : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout et on recommence jusqu’à l’épuisement des ligules. Mais laissez-lui une chance si, par malheur, ça tombait sur « pas du tout »

La grande marguerite fleurit de mai à novembre, souvent bisannuelle mais parfois vivace par sa tige souterraine

Médecine : s’utilise en emplâtre sur les blessures longues à cicatriser.

Cuisine : les jeunes pousses tendres se marient bien aux salades. Le bouton de marguerite a un goût poivré et peut être préparé à la façon des câpres.

Vous connaissez toutes et tous : le bouton d’or

Il existe de nombreuses variétés de renoncules mais celle dont nous parlons ci-après est la renoncule rampante (Ranunculus repens). Le nom de « bouton d’or » est donné à plusieurs espèces de renoncules à fleurs jaunes. Plante herbacée de la famille des renonculacées. Son nom dérivé du latin « Rana » signifie petite grenouille car certaines de ses variétés aquatiques, poussent dans les marais peuplés de nombreux batraciens car le fruit s’apparente à un têtard.

Autres noms : grenouillette, fleur de l’impatience, gobet du diable à cause de ses propriétés toxiques. Les Allemands la surnomment « butterblume » c’est-à-dire « fleur de beurre » car lorsqu’on la place sur la peau, celle-ci produit un reflet jaune qui évoque la couleur du beurre.

C’est une plante toxique donc on ne peut l’utiliser. Les jeunes plantules contiennent beaucoup de Vitamice C, on peut les consommer en salade. Par la suite, elles deviennent amères et toxiques. Une fois séchée, la plante est moins toxique (en tout cas pour le bétail). C’est pourquoi sa présence dans le foin bien sec, bien que non conseillée, n’est pas trop dangereuse.

Dans le langage des fleurs, la renoncule signifie « tu es radieuse et charmante, tu es éblouissante »

Histoire : les renoncules des fleuristes sont originaires d’Asie. La ranunculus asiatique a été introduite en France par les croisées de Saint Louis qui l’ont découverte en Terre Sainte.

Et la digitale, majestueuse dans sa robe pourpre

Elle fleurit de juin à septembre, elle mesure de 40 à 200 cm de hauteur, présente dans l’ouest et le sud-ouest de l’Europe mais est absente en région méditerranéenne.

S’installe dans les sols pauvres en calcaire.

L’autopollinisation est impossible et la fécondation incombe donc aux seuls insectes mais pas n’importe lesquels. En effet, l’entrée de la corolle, interdit aux petits insectes par la présence de poils, est réservé à des insectes de forte taille, principalement les bourdons.

Mais attention, elle est très simple à identifier, heureusement d’ailleurs car il vaut mieux éviter tout contact avec elle. En effet, cette plante est très toxique, elle contient de la digitaline, un poison violent, dans toutes ses parties.

Médecine : ses feuilles sont utilisées comme cardiotonique.

Un peu d’histoire : au XVII siècle, C. La Voisin et la marquise de Brinvilliers furent toutes deux emprisonnées et exécutées, pour s’être servies entre autre de la digitale pourpre de façon un peu trop imaginative : vêtements venimeux, bague de la mort, chandelle toxique…….